Alors qu'il était jusqu'ici en location dans ces anciens locaux d'Entzheim, dans la banlieue de Strasbourg, l'éditeur a racheté la société RBS en 2013 et en a profité pour racheter également les locaux de cette société, les rénover puis les occuper. C'est fin novembre dernier qu'a eu lieu l'inauguration officielle de ce nouveau siège, en présence de quelque 400 invités, dont une cinquantaine de clients, mais aussi des partenaires, de personnalités politiques (dont Thierry Lange, adjoint au service de la compétitivité, de l'innovation et du développement des entreprises (SCIDE) et Lilla Merabet, vice-présidente de la Région Alsace). Banquiers, membres du conseil de surveillance, collaborateurs, journalistes etc. complétaient le panel.
Thierry Vonfelt, délégué régional de Syntec Numérique, a estimé lors de son intervention que Divalto était un acteur d'envergure nationale qui servait de modèle pour les entreprises régionales. Mais la soirée a été l'occasion pour Thierry Meynlé, président du directoire, de montrer les différentes facettes et les atouts de son entreprise aux divers acteurs présents et surtout de tracer la voie vers de nouveaux horizons.
Une nouvelle communication
Plus agressive et en rupture avec la précédente, la nouvelle communication du groupe est destinée à doper les troupes. Créée par une agence spécialisée, elle est axée sur la vision : "visionnaire par instinct", dit le slogan, un oiseau de nuit illustrant le propos. Oiseau de nuit car l'une des phrases clés de cette nouvelle communication, c'est aussi que "pendant que les autres dorment, Divalto avance". Pas sûr que cela corresponde à une réalité, mais au moins c'est stimulant.
Des nouveaux locaux agréables : open space et mezzanine.
Cette communication se décline en cinq valeurs : outre le "visionnaire par instinct", Divalto cultive aussi la performance (l'entreprise est classée depuis 3 ans dans le top 25 des entreprises les plus performantes de France par l'Express/l'Expansion), l'aspect humain et la pérennité. Par ailleurs, les quatre principaux axes de développement de la société sont "toujours indirect", "plus de cloud", "plus international" et "sociétal".
Sur ce dernier point, l'éditeur tisse des liens notamment avec les écoles, pour l'instant locales (les lycées Schuman de Haguenau et Camille See de Colmar), mais n'exclut pas des partenariats ailleurs dans l'hexagone.
Toujours indirect
Divalto reste fidèle au modèle indirect, qui a fait son succès et lui a permis de croître. Ainsi, si l'entreprise ne compte que quelque 200 collaborateurs pour 16,9 M€ de chiffre d'affaires en 2014 (prévisionnel 2015 : 21 M€), son écosystème est estimé à 2 000 personnes qui généreraient environ 200 M€ de chiffre d'affaires et serviraient quelque 12 000 entreprises clientes.
Même les produits cloud sont commercialisés, au moins partiellement, en indirect. D'ailleurs, l'une des annonces de la soirée a été l'entrée du produit de CRM mobile Swingmobility, racheté début 2015, dans la vente indirecte. Ce n'était pas le cas jusqu'ici : cette annonce s'est faite témoignage d'un partenaire canadien, Eric Saint-Louis de Trellisys, via Skype, à l'appui.
Ainsi, le partenaire concerné conserve 100 % de la relation client, même dans le cloud. Grâce à une plateforme cloud hébergée chez Softlayer, il peut administrer ses clients de manière totalement indépendante et réaliser ses propres développements produits.
Pure-player du CRM ?
"Nous voulons devenir un 'pure-player' du CRM", affirme tout de go Thierry Meynlé. Est-ce à dire que Divalto envisage de s'éloigner de l'ERP pour ne plus se concentrer que sur le CRM ? Certes non ! L'ERP reste le cœur de métier de l'éditeur alsacien. Il génère encore toujours 80 % de chiffre d'affaires et ce n'est pas près de changer. L'ERP bénéficie d'ailleurs d'une part importante de la R&D du groupe, qui y consacre 30 % de son chiffre d'affaires (alors que généralement ce chiffre est plutôt autour de 15 %). Il vient d'ailleurs de sortir une nouvelle version de son ERP Infinity en HTML5 natif.
Mais le dirigeant veut dire, avec cette affirmation péremptoire, qu'il entend également peser sur le marché du CRM mobile avec les outils qu'il propose, Swingmobility et DS-mobileo. Et pour expliciter l'utilisation incongrue du terme "pure-player", il explique qu'en réalité ce sont deux entités juridiques distinctes qui commercialisent d'un côté les produits ERP (Infinity, Izy et Idylis) et de l'autre les produits de CRM mobile (DS-mobileo, SwingMobility ainsi que le portail collaboratif DS-agileo).
Quelques collaborateurs mis en avant lors de la soirée d'inauguration. A droite : Thierry Meynlé
Plus de 5 000 personnes utilisent déjà au quotidien les solutions de mobilité de Divalto : "nous sommes à la recherche de partenaires pour développer nos ventes sur ce marché", précise Thierry Meynlé. "Nous ambitionnons de concurrencer les experts du domaine d'ici trois ans en proposant un outil connectable à tous les ERP du marché". La concurrence ne semble pas faire peur au dirigeant, qui se pose en challenger des plus grands, dont Salesforce : il estime que l'apport de ces outils au chiffre d'affaires devrait quasiment doubler d'ici trois ans, pour atteindre 8 M€.
Plus de cloud
Depuis la reprise d'Idylis en 2010, Divalto s'est lancé dans le cloud. Et avec l'arrivée de Swingmobility, cette activité a encore été renforcée. Le cloud représente aujourd'hui environ 20 % du chiffre d'affaires de l'éditeur ; dans l'ensemble, les revenus récurrents de Divalto représentent 50 % du chiffre d'affaires, un ratio qui est passé de 40 % à 50 % grâce au cloud. "Le cloud fait partie du Top 3 des priorités d'investissement des DSI", affirme Thierry Meynlé. Le dirigeant ambitionne de porter la part du cloud à 50 % du CA d'ici trois ans, même s'il ne cache pas que "ce sera sans doute l'objectif le plus dur à atteindre".
Plus international
Divalto est déjà présent dans 25 pays à travers son réseau de partenaires et ses comptes clients et possède des filiales en Allemagne, au Canada et au Brésil. Mais aujourd'hui, l'international ne représente que 12 % du chiffre d'affaires. Il a donc besoin de se développer : l'objectif est de passer à 20 % rapidement et à 25 % du chiffre d'affaires d'ici trois ans. Pour ce faire, l'entreprise a notamment mis en place une équipe dédiée et mis à contribution un consultant de haut niveau rompu à l'international afin de recruter des master-distributeurs locaux.
Swingmobility est déjà bien présent à l'international, mais, là aussi, l'éditeur souhaite développer cette implantation en créant un réseau de partenaires autour du CRM mobile.
Signalons que par ailleurs, le groupe Divalto a été sélectionné par le gouvernement pour faire partie du programme "accélérateur PME. Ce programme, opéré par Bpifrance et co-financé par la DGE, donne accès aux PME sélectionnées aux services d'accompagnement premium de Bpifrance et de ses partenaires Business France, IME et Pacte PME. L'objectif est d'accompagner des PME ambitieuses pour leur permettre de devenir les ETI de demain. C'est tout le mal que l'on souhaite à Divalto.
Benoît Herr