Fabien Poggi, VP Sales, Enterprise Market France & Export de Sage, a résumé l'ensemble des interventions entendues lors des 1ères Sage Sessions organisées le jeudi 12 avril à Paris, par cette phrase : "Sage veut convaincre ses clients qu'elle est la mieux placée pour les accompagner vers le cloud". Le changement de nom commercial de son offre en Sage Business Cloud Enterprise Management est accompagné d'un discours incitant fortement ses clients à entamer de manière urgente leur transformation numérique.
Pour Laurent Dechaux, EVP Sage France, "le cloud est juste un levier mais c'est aussi une opportunité qu'il faut saisir le plus rapidement possible". À ses yeux, "Uber et Airbnb n'ont rien inventé si ce n'est qu'ils ont exploité au mieux les technologiques numériques". À une échelle plus modeste, il a également cité en exemple "Big Mama, une chaîne de restaurants italiens à Paris, qui a bâti son succès sur l'optimisation de la chaîne logistique, qui lui a permis de faire venir des produits artisanaux italiens dans l'assiette de ses clients". Fabien Poggi s'est fait plus lyrique : "Le cloud doit apparaître comme l'extraordinaire champ des possibles, grâce à Sage !".
Un environnement de plus en plus exigeant pour tous
Au-delà des opportunités business permises par le cloud, Isabelle Saint-Martin, chef de marché ERP, a analysé que "l'introduction des technologies numériques dans toute la société a changé le rapport global au temps et accélérer l'économie entière. Sage, tout comme ses clients, doit revoir le rythme de conception de ces offres et ses modes de livraison". Elle a également estimé que "le numérique a créé une rupture avec les références traditionnelles sur les qualités attendues des logiciels, qui se doivent d'être plus puissants, plus rapides, plus sécurisés et plus flexibles pour des adaptations perpétuelles".

Par ailleurs, pour Isabelle Saint-Martin, les clients subissent une pression accrue de la part de l'administration publique, citant notamment la loi antifraude, qui impose depuis le 1er janvier 2018 d'attester de la conformité de son logiciel traitant la TVA, ou le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD), qui rentre en application au mois de mai. "Tout le monde est plus exigeant : l'administration, les clients, les employés habitués aux solutions BtoC : les entreprises sont obligées de reconsidérer leurs outils".
Cloud, intelligence artificielle, robotisation : tous concernés !
Nick Goode, Executive VP Product, a rappelé quelques prédictions pour illustrer cette tendance de fond : selon IDC, 70 % des applis BtoB seront dans le cloud d'ici 2020 et 60 % des chefs d'entreprise se sentent concernés par l'intelligence artificielle. Enfin, selon le BCG, la part du travail industriel réalisé par les robots est de 10 % aujourd'hui mais devrait monter à 25 % d'ici 2025. Face à cette révolution en marche, Nick Goode invite les sceptiques ou les pessimistes, avec un peu d'autodérision, à considérer la transformation de Sage et de ses produits en quelques années : "il n'y a pas si longtemps, qui aurait pu penser que Sage proposerait des chatbots et de l'intelligence artificielle dans ses solutions de comptabilité ? Nos clients hésitants doivent se dire : si Sage l'a fait, je peux le faire !".
Une plate-forme unique mais des déploiements à la carte
Pour l'Executive VP Product, "la stratégie produit derrière Sage Business Cloud est d'en faire la plate-forme unique, qui regroupe tous les produits dont on a besoin pour gérer toute l'entreprise, à l'heure de la transformation numérique : comptabilité et facturation, gestion et finance, Entreprise Management et paie". Ces solutions Sage sont complétées par une place de marché de plus de 100 apps et une plate-forme de développement d'API et de microservices.

Si Sage a exhorté ses clients à suivre son exemple et à embrasser le cloud, ses représentants ont assuré que "chacun doit pouvoir suivre son rythme". Pour Nick Goode, Sage doit pouvoir accompagner ses clients, "qu'ils en soient au début du chemin de leur transformation numérique ou qu'ils aient déjà entièrement basculé dans le cloud".
Laurent Dechaux a ainsi qualifié l'offre de Sage de "non-dogmatique, ouverte". Isabelle Saint-Martin a confirmé que "le 'cloud only' n'est pas du tout l'approche de Sage", qui souhaite laisser ses clients libres de choisir rythme et degré d'adoption. Les solutions Sage sont donc proposées en déploiements multiples : sur site, dans un cloud privé géré par un partenaire certifié par Sage ou par le biais de l'offre cloud public bâtie sur la plate-forme AWS. "Si le cloud est au centre de notre feuille de route, toute nouveauté doit être disponible dans notre version on-premise et dans le cloud. C'est le rythme de livraison qui diffère avec un cycle mensuel dans le cloud et tous les 18 mois pour la version sur site", a expliqué Isabelle Saint-Martin.
Sage Enterprise Management, "solution plus large qu'un ERP"
L'adoption d'un nouveau nom pour Sage Enterprise Management, qui équipe 6 000 clients dans le monde, 1 500 en France, doit marquer "un changement d'horizon pour la solution, qui dépasse le cadre de l'ERP, notamment avec ses fonctionnalités de gestion administrative, recherchées par exemple par le secteur des assurances ou le secteur immobilier, avec la prise en compte de la norme comptable IFRS 16, qui s'impose aux grosses structures et qui ne se trouve pas dans les ERP, ou ses fonctions logistiques, notamment le module de gestion d'entrepôt d'EM utilisé par exemple par Monsieur Bricolage" a détaillé Isabelle Saint-Martin. "Sage souhaite ainsi proposer des aptitudes haut de gamme mais avec la simplicité d'une solution mid-market".
En plus de la qualité technologique et de l'expertise interne, "la différence peut se faire sur la manière d'accompagner le client vers le cloud", a enfin estimé Isabelle Saint-Martin. "Plus personne ne se pose la question d'y aller ou pas mais tout le monde a des interrogations sur la manière d'y aller". Sage, 1 600 personnes en France, a donc insisté sur son écosystème de 1 000 personnes, incluant partenaires, développeurs et consultants support, soutenant les clients dans leurs évolutions IT, quel que soit leur choix de déploiement : "les clients qui passent dans le cloud ne se privent pas d'un support", a conclu Isabelle Saint-Martin.
Hervé Baconnet