Affichant plus de 50 % de croissance en 2016 (soutenue notamment par certains pays comme l'Allemagne et les pays nordiques), l'entreprise, qui fête ses dix ans cette année, se porte plutôt bien : elle a réalisé 42 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an passé et revendique 8 millions d'utilisateurs répartis dans plus de 130 pays. Ces utilisateurs font du SaaS, car le modèle de Talentsoft est exclusivement cloud. Ils appartiennent à quelque 1 500 organisations clientes à travers le monde, qui parlent 27 langues. Parmi ceux-ci, 270 sont apparus en 2016, dont Toyota Material Handling Europe, Imperial, JC Decaux, Linak, Philip Morris International, Pôle Emploi, Samsung ou encore Schmolz & Bickenbach.
"40 % de nos clients sont hors de France", ajoute Jean-Stéphane Arcis, PDG de l'entreprise, qui a ouvert récemment de nouvelles filiales à l'étranger, notamment à Tel-Aviv, Singapour, au Brésil et au Canada et envisage de développer l'activité au Royaume-Uni cette année. "Et ce chiffre double chaque année, ce qui fait que cette année nous devrions générer plus de CA à l'étranger qu'en France". Les prévisions pour 2017 sont de 50 M€ de chiffre d'affaires, et l'objectif à horizon 2019 est fixé à un ambitieux 100 M€. Pour nourrir sa croissance, Talentsoft a recruté 190 nouveaux collaborateurs en 2016 – avec l'aide de ses propres outils – ce qui porte ses effectifs à 600 personnes, réparties dans 15 pays.
La culture du bien-être au travail
Talentsoft a été créée en 2007 par trois entrepreneurs français, Jean-Stéphane Arcis (PDG), Alexandre Pachulski (directeur général produits) et Joël Bentolila (directeur technique général). Pour l'anecdote, le trio occupe aujourd'hui un bureau commun sur le même plateau que leurs collaborateurs, équipé d'un mobilier strictement identique, tout comme il y a dix ans, "afin de rester sur un pied d'égalité". Seule concession à un confort amélioré, l'existence d'une mini-salle de réunion privative attenante. "Mais tout un chacun peut venir s'en servir, pour peu qu'il nous prévienne", assure Alexandre Pachulski.
L'aménagement des nouveaux locaux de l'entreprise, ouverts en novembre dernier, à Boulogne-Billancourt va bien plus loin : chaque plateau porte un nom ludique et spécifique, comme "cartoon" ou "music". Et la décoration de l'étage correspond à la thématique. Si les bureaux sont disposés en open space, des parois anti-bruit et des casiers individuels cassent les ondes sonores pour une ambiance plus feutrée. Les salles de réunions, closes et insonorisées, sont centrales et de nombreux recoins aménagés pour la discussion gravitent autour, ainsi que de nombreux espaces équipés d'un tableau blanc destinés à des réunions informelles. Un espace détente richement équipé et ouvert sur le jardin permet au collaborateur de savourer une pause bien méritée. Quant à l'environnement, bien que m'immeuble soit en pleine zone urbaine, il est calme et ouvert sur de nombreux espaces végétaux.
De G. à D. : Joël Bentolila, directeur technique général, Jean-Stéphane Arcis, PDG, et Alexandre Pachulski, directeur général produits
"Bien que nos collaborateurs aient la possibilité de faire du télétravail, ils préfèrent bien souvent venir dans les locaux pour ne pas rompre le lien social", se félicite Alexandre Pachulski.
La solution
"Nous sommes leaders en Europe et souhaitons proposer une alternative européenne aux grandes solutions américaines pour accompagner la transformation RH des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, locales comme globales", affirme Jean-Stéphane Arcis. Talentsoft propose une solution globale de gestion des talents et de digital learning, couvrant tous les processus RH, du sourcing à la rémunération en passant par la formation. Exclusivement SaaS, la solution compte 1,5 million de lignes de code. 30 millions de pages sont vues par ses utilisateurs tous les mois. 500 builds sont réalisés quotidiennement par l'équipe de R&D, qui compte plus de 150 développeurs et absorbe 23 % du chiffre d'affaires annuel. "C'est moins qu'auparavant, mais cela reste encore très élevé", commente Joël Bentolila. "En 2017, nous voulons renforcer notre leadership européen. Pour cela, nous allons continuer à innover et co-construire de nouvelles fonctionnalités avec nos clients et travailler en étroite collaboration avec nos partenaires stratégiques", ajoute Jean-Stéphane Arcis.
La solution comporte 8 domaines qui peuvent être utilisés isolement, mais chaque module vient enrichir le précédent lorsqu'on les utilise conjointement. Parmi les plus utilisés, on peut citer le recrutement et mobilité interne ou encore l'évaluation et la formation.
L'étude
Dans ce contexte de croissance et de succès, Talentsoft s'est livré à une étude interne qui a abouti à la définition de 12 tendances RH pour 2017, tenant compte du contexte de l'entreprise, bien entendu. Elles sont regroupées par trois, la troisième étant un objectif découlant des deux autres.
1 à 3
Concevoir une expérience de travail : "il y a 10 ans, les processus ne communiquaient pas entre eux. Nous avons passé 5 ans à chercher à les faire communiquer", explique Alexandre Pachulski. "L'expérience de travail est un enjeu clé en 2017, car l'espace de travail a été un sujet récurrent en 2016". Et comme charité bien ordonnée commence par soi-même, l'entreprise a initié la démarche dans ses nouveaux locaux (cf. supra).
Offrir de nouvelles façons de travailler aux collaborateurs : il est ici fait référence notamment au télétravail. S'il n'y a pas de nécessité à se réunir, il n'y en a pas non plus à être présent dans les locaux. "Mais il ne faut pas imposer le télétravail ; il faut créer suffisamment de schémas pour que chacun puisse s'y retrouver", estime Alexandre Pachulski. Et de conclure qu'il faut gravir de nouveaux sommets grâce à l'office management.
Les murs de l'espace détente sont agrémentés de citations amusantes
4 à 6
Tirer parti de l'explosion des freelances : le constat est sans appel, pour des raisons diverses, le nombre des travailleurs indépendant est en pleine expansion. Il convient donc, pour les entreprises, de s'adapter à cette nouvelle donne, qui impose de trouver de nouvelles façons de travailler. "Il faut que le niveau d'implication de ces indépendants soit le même que celui des collaborateurs internes", estime Alexandre Pachulski. Pour cela, il est nécessaire de créer une conversation continue avec eux grâce au feed-back et au micro-learning, ces petites actions de formation réalisées tout au long de l'année. Et donc, la solution consiste à proposer le Learning-as-a-Service (LaaS).
7 à 9
Optimiser le sourcing en s'appuyant sur le réseau des collaborateurs : cette manière originale de recruter permet non seulement de réduire les coûts par rapport aux méthodes traditionnelles, mais valorise les collaborateurs en les transformant en ambassadeurs et permet de présélectionner les profils. "Mais il faut aussi s'affranchir se ses préjugés pour éviter de recruter des clones des collaborateurs déjà en place et favoriser l'accueil de profils variés", poursuit le dirigeant. Au final, on fera de chaque collaborateur un décisionnaire grâce à l'intelligence artificielle et à l'analyse des données.
10 à 12
Ce dernier groupe de tendances s'applique plus particulièrement aux développements applicatifs. Pour offrir une expérience client unifiée et sur mesure, grâce aux API il est possible de concevoir les plate-formes RH comme des marketplaces d'applications, combinant les données issues de sources multiples. Il faudra donc développer des applications mobiles et des sites responsive complémentaires, notamment grâce au cloud, ce qui, venant d'un acteur "cloud only", ne surprendra personne.
Avec la levée de fonds de 25 millions d'euros réalisée auprès de Goldman Sachs fin 2015, un taux d'attrition de ses clients de 4 % et 30 M€ de revenus récurrents grâce à son modèle SaaS, Talentsoft a de quoi voir l'avenir en rose. Prônant une collaboration plus fluide et l'ouverture, l'éditeur mise aussi sur la co-construction avec ses quelque 1 500 clients, qui font, aux dires de ses dirigeants toute la richesse de l'entreprise. En 2017, Talentsoft va chercher à développer ses partenariats stratégiques et le digital learning.
Benoît Herr
e-doceo devient une Business Unit dédiée au Digital Learning
Sept mois après l'annonce de la fusion avec Talentsoft, e-doceo devient Talentsoft Learning et affirme ses ambitions dans le monde des solutions de digital learning. Dirigées par Jérôme Bruet, fondateur et PDG d'e-doceo, les équipes Talentsoft Learning ont pour rôle de développer et de commercialiser l'offre Digital Learning du groupe.
"En 2017, tout l'enjeu du learning sera de proposer le bon contenu à la bonne personne au bon moment selon le bon mode d'apprentissage", déclare Jérôme Bruet.
BH