En quoi cette annonce que nous avons publiée le jour même : cf. Sage annonce le lancement de Sage ERP X3 V6 et présente sa nouvelle approche mondiale de l'activité Sage ERP X3 constitue-t-elle un événement important pour l'éditeur ?
Dans son introduction, Paul Walker, CEO, annonçait que Sage comptait plus de 6 millions de clients à travers le monde. Certes, mais ce nombre impressionnant est surtout constitué de petites entreprises, qui utilisent des logiciels de type Ciel, Sage 30 ou équivalents. 5,3 millions d'entreprises, soit 87% de la base clients de Sage, appartiennent en effet à ce monde des TPE. 10%, soit environ 614000 entreprises, appartiennent, quant à elles, au "lower mid-market" et ne sont pas non plus concernées par X3. Seuls 3% des clients Sage, soit 184000 entreprises, sont concernés par X3. Il était donc essentiel pour l'éditeur d'avoir une présence de proximité très forte, tout en disposant de ressources globales.
"Dans le contexte actuel de mondialisation croissante, nos clients veulent réduire leurs coûts et élargir leurs marchés", explique Himanshu Palsule, executive vice president de Sage Amérique du Nord. ". L'environnement mondialisé complexe les amène à exiger des compétences de plus en plus pointues de la part de leurs fournisseurs."
Acquis par Sage en 2005, Sage X3 (anciennement Adonix) est "le meilleur investissement que nous ayons jamais fait", estime Paul Walker. "Et au-delà de notre succès actuel, nous devons améliorer notre support clients pour être plus largement reconnus et devenir réellement crédibles". C'est pour cela que Sage a créé l'équipe internationale annoncée lors de ce lancement et placée sous la responsabilité de Christophe Letellier. Cette équipe définira notamment la roadmap produit mais collaborera aussi avec les équipes locales des différents pays pour harmoniser les développements. Avec 583 améliorations et nouvelles fonctionnalités annoncées pour la V6 de X3, cet ERP semble bien positionné par rapport à ses principaux concurrents sur le "upper midmarket", d'autant qu'il fonctionne sur différentes plates-formes matérielles.
Changement de vision
Lors de l'acquisition d'Adonix, Sage raisonnait encore en terme de marché national. Mais par la suite, l'éditeur a entrepris de donner à ce produit une envergure mondiale au sein de son portefeuille applicatif. "Conçu initialement pour résoudre des problématiques locales, X3 peut aussi aborder des problématiques globales.", affirme Paul Walker. "Il s'agit d'un produit mature qui a dix ans d'existence".
Paul Walker CEO de Sage
Jusqu'ici on avait une vision de Sage essentiellement déclinée pays par pays. Qui en France connaît par exemple Sage Accpac, un ERP spécifiquement destiné aux PME de taille moyenne, très présent aux États-Unis ? Ou Sage 200 ? En revanche, la plupart des dizaines de milliers de clients français de Sage connaissent bien les logiciels Ciel ou Sage 30.
C'est donc la première fois de son histoire que l'éditeur adopte une politique mondiale de produit. Et il ne part pas de zéro car X3 est déjà présent dans 50 pays (dont les petits derniers, la Pologne et l'Australie) pour 2700 clients. Ce sont aussi 150 partenaires agréés et 1500 collaborateurs en interne Sage.
"Aujourd'hui, nous faisons plus que lancer une nouvelle version de X3 au niveau mondial", confirme Christophe Letellier, directeur général monde de Sage ERP X3. "Nous mettons en place une équipe de pilotage innovante et d'envergure mondiale, qui prendra en main le marketing et la communication, mais aussi les évolutions du produit et la R&D, et tiendra compte des habitudes et des usages de Sage ERP X3 dans chaque pays".
Avec cette nouvelle version de X3 et sa nouvelle organisation, Sage relève un quadruple défi : d'abord répondre aux besoins complexes des PME de taille moyenne à grande du monde entier, et les accompagner dans leur développement de plus en plus fréquent à l'international (plus des deux tiers pour les entreprises européennes). Ensuite, réaliser tout cela le plus simplement possible, au meilleur coût et avec le retour sur investissement le plus rapide et le meilleur possible. Et Christophe Letellier estime avoir de nombreux atouts pour cela : "généralement, la première raison pour laquelle nous remportons des marchés est la simplicité", conclut-il. "Et la seconde est plus technique : lorsque nous développons un pan applicatif spécifique, nous le faisons en dehors du produit et non pas à l'intérieur. Ainsi, les migrations ultérieures s'en voient simplifiées". Cet ERP d'origine française semble donc vouloir prendre son essor.
Benoît Herr