Neos-SDI assure des prestations de conseil, d'ingénierie, de support et de formation en s'appuyant sur la gamme des solutions d'entreprise de Microsoft, autour des trois plates-formes d'infrastructure, décisionnelle et applicative. La société est basée à Paris et emploie près de 150 collaborateurs. Elle vise une clientèle de grands comptes.
Des besoins techniques bien identifiés
erp-infos. Comment abordez-vous les besoins des entreprises ?
Stéphane Bennour. Nous faisons une distinction bien nette entre les besoins fonctionnels des entreprises et leurs besoins technologiques. Les besoins fonctionnels sont couverts par des solutions génériques d'entreprise telles que des ERP, des CRM, des progiciels métiers, des SIRH, auxquels il faut ajouter des applications spécifiques.
Pour leurs besoins technologiques, les entreprises ont besoin de plates-formes à base de serveurs et de bases de données. C'est là que nous intervenons : nous fournissons des solutions telles que Windows Server, SQL Server et des briques de supervision. Notre tâche consiste à dimensionner la plate-forme en fonction de l'ERP et des applications spécifiques, à prévoir la haute disponibilité, les redondances, les systèmes de sauvegarde. Il faut aussi prévoir des solutions transversales de gestion des processus pour faire communiquer entre elles des applications conçues comme des silos, ce qui est souvent le cas des ERP.
Des solutions fonctionnellement très riches
erp-infos. Quel genre de solutions mettez-vous en place ?
Stéphane Bennour. Pour la gestion des processus, il y a plusieurs cas. Pour les processus humains, comme les validations de processus dans les ressources humaines, de petites solutions modulaires conviennent bien : pour basculer vers ces solutions, nous nous appuyons sur le workflow de Microsoft. Pour les processus automatiques, ceux qui consistent à chaîner des processus ERP avec les processus d'autres applications, il faut mettre en place une gestion de flux, c'est de l'EAI. C'est le cas par exemple de l'intégration d'une solution d'e-commerce avec un ERP. La solution Microsoft Biztalk convient à ce genre de situation. Peuvent se greffer dessus des solutions de collaboration, de communication unifiée ou des systèmes d'alerte par messagerie. Ces derniers sont indispensables par exemple pour transmettre les messages d'alerte émis pas les ERP.
La gestion des documents et le travail collaboratif sont couverts par d'autres solutions. Par exemple, la gestion commerciale crée de nombreux documents qui ne sont pas stockés dans l'ERP. Il faut gérer un référentiel et mettre en place le travail collaboratif, pour lequel Sharepoint est tout indiqué. Certains clients intègrent aussi la communication unifiée de Microsoft. Autre exemple, Netmeeting permet d'organiser des conférences à distance avec des fonctions de partage de documents.
Stéphane Bennour, Président et CEO de Neos-SDI
erp-infos. Quel est votre point de vue sur les applications décisionnelles ?
Stéphane Bennour. Il y a deux cas de figures. La première situation est le besoin de reporting. Chaque matin, les vendeurs ont besoin d'un plan de visite contenant toutes les données sur les clients de la journée ainsi que des offres commerciales pour ces clients. Des solutions adéquates peuvent être développées avec SQL Server qui possède des connecteurs vers tous les ERP du marché et qui comprend aussi le générateur d'états Reporting Services, utilisable très facilement par tout développeur.
Par contre, les applications de pilotage et d'analyse nécessitent une réflexion en profondeur sur les données de l'entreprise. Elles font appel à des technologies plus élaborées telles que les cubes, les scorecards, le data mining, pour lesquels Microsoft apporte la brique technique correspondante. La plate-forme SQL et le portail Sharepoint peuvent être utilisés de manière transverse. Le coût maximal d'une licence SQL Server est de 25 000 ? y compris les cubes, ce qui est nettement inférieur aux autres offres du marché.
La cohérence des solutions Microsoft
erp-infos. Pourquoi préconisez-vous le tout Microsoft ?
Stéphane Bennour. Les entreprises doivent se poser la question du choix de la technologie. L'entreprise a tout à gagner à faire un choix unique et cohérent. Le mélange de technologies pose des problèmes d'interfaçage et d'intégration. Les solutions Microsoft ont été développées pour être intégrées simplement les unes avec les autres. L'assemblage de briques telles qu'Active Directory, Sharepoint et les outils décisionnels font gagner de la valeur. Avoir une seule marque est un avantage.
erp-infos. Certains éditeurs d'ERP proposent des briques techniques. Qu'en pensez-vous ?
Stéphane Bennour. Si un éditeur d'ERP propose une brique technique, une coloration lui est immédiatement associée, entraînant un manque de neutralité. Développer des briques métiers et développer des briques techniques sont des activités très différentes.
Des projets plus courts et moins chers
erp-infos. Quel impact cette stratégie « tout Microsoft » a-t-elle sur la conduite et la durée des projets ?
Stéphane Bennour. Nous faisons souvent du développement et du déploiement itératifs. Nous mettons en place une première version que nous complétons au fur et à mesure des besoins. Le coût du ticket d'entrée de nos projets est faible par comparaison avec celui des projets ERP.
Un exemple extrême est celui d'une société dont le projet de mise en place de SAP avait pris du retard. Neos-SDI a mis en place en urgence une solution décisionnelle avec les outils Microsoft à partir des données de SAP. Cette solution conçue comme provisoire est restée en place, elle a été enrichie et elle fonctionne toujours.
Plus généralement, cette accélération des projets correspond à une modification profonde des usages. Par leur consommation personnelle de l'informatique, les utilisateurs, habitués au mode 2.0 instantané et collaboratif, sont devenus pressés. Un bon exemple de cette tendance se rencontre dans les offres en mode SaaS comme Salesforce, qui permettent une appropriation extrêmement rapide. Un utilisateur crée un compte en 10 minutes et peut immédiatement faire quelques essais. S'il est satisfait, il continue, sinon il abandonne.
L'effet tunnel avec les 6 mois de délai de réalisation d'un projet n'est plus acceptable. Les méthodes itératives et agiles correspondent bien à l'informatique 2.0.
Propos recueillis par René Beretz