La nouveauté de l'édition 2011 de cette comparaison, qui se base sur plus de 1800 réponses émanant de sociétés ayant implémenté un ERP au cours des six dernières années, est la présence de Microsoft, qui en était exclu jusqu'ici. En effet, si SAP et Oracle se sont livrés à une concurrence acharnée depuis qu'Oracle est apparu sur le marché des applications de gestion il y a une vingtaine d'années, Microsoft Dynamics constitue aujourd'hui une solution viable pour un nombre de plus en plus important d'entreprises de toutes tailles. L'éditeur propose en outre un certain nombre de solutions métier ; bien que s'adressant traditionnellement à des entreprises de taille relativement modeste, ses produits intéressent et présentent les fonctionnalités nécessaires à des entreprises de taille moyenne à grande. Pour Panorama Consulting Services, "le succès qu'à connu Microsoft sur le marché l'a catapulté dans le 'Tier I'".
Parts de marché
Les chiffres ci-dessous reflètent les parts de marché constatées en fonction de la fréquence de sélection de chaque éditeur par les entreprises dans l'étude annuelle de Panorama Consulting Services (cf. ERP Report 2011 : la situation s'améliore). Ils prennent en compte la période allant de 2005 à 2011.
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SAP domine toujours de la tête et des épaules, avec 24 % de part du marché des ERP (cf. graphique). Mais le géant allemand, qui désormais ne se focalise plus uniquement sur les ERP, est suivi par Oracle, qui réalise 18 %. Puis vient Microsoft, avec 11 %. Les solutions de "Tier II" représentent 11 % du marché mondial et celles de "Tier III" 36 %.
Il est intéressant de noter que la part des "Tier II et III" est en augmentation sur les dernières années, même si ensemble tous ces éditeurs n'arrivent pas encore à la part que s'arrogent les trois leaders. S'agissant des PME, qui font partie de la cible des "trois titans", les statistiques montrent des ratios similaires : SAP est à 18 % du marché, Oracle à 14 et Microsoft à 7.
Enseignements de l'étude
Le premier de ces enseignements est que les trois leaders se retrouvent plus souvent en short-list que les autres : c'est SAP qui y figure le plus souvent (dans 38 % des cas), Oracle dans 32 % et Microsoft Dynamics dans 24 %. "Le fait que SAP figure le plus souvent en short-list est sans doute lié à la forte reconnaissance de la marque et à sa position dominante sur le marché, toutes choses qui donnent de bonnes raisons aux acheteurs potentiels de prendre ses logiciels en considération", commente Panorama Consulting Services. Comme le montraient déjà les résultats de l'étude de 2010, lorsqu'Oracle figure en short-list, il est plus souvent retenu, à hauteur de 22 % des cas, contre 19 pour SAP et 14 pour Microsoft.
Côté satisfaction des utilisateurs, ce sont la maîtrise des processus opérationnels complexes et les fonctionnalités robustes qui en engendrent le plus, toutes choses dont les trois éditeurs sont tout à fait capables. Les motifs d'insatisfaction sont quant à eux souvent liés à des problèmes très spécifiques. Près de 40 % des entreprises ayant installé SAP se déclarent satisfaites et 83 % d'entre elles affirment qu'elles achèteraient à nouveau leur solution s'il le fallait. Le ratio des satisfaits passe à 80 % pour Oracle et 100 % qui achèteraient à nouveau la solution. Les chiffres sont légèrement inférieurs pour Microsoft, à 33 % de satisfaits.
Délais et ROI
Le délai moyen d'implémentation d'une solution Microsoft Dynamics est de 14 mois, le maximum s'établissant à 24 mois et le minimum à un mois. SAP et Oracle se mettent en ?uvre dans des délais similaires, la moyenne s'établissant respectivement à 13 et 11 mois.
Près des deux tiers (61 %) des répondants indiquent que leur projet a dépassé les délais initiaux, tandis que seuls 8 % des entreprises ont réussi à installer leur solution en moins de temps que prévu. Les implémentations d'Oracle dépassent les délais initiaux dans 75 % des cas, alors même que dans 13 % des cas elles nécessitent moins de temps que planifié. Microsoft est à 61 % de dépassement de délais.
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Les diverses études de Panorama Consulting Services montrent que la plupart des organisations mettant en ?uvre un ERP connaissent des périodes de retour sur investissement de 2 à 3 ans, la moyenne s'établissant à 2 ans et demi. Les clients d'Oracle doivent attendre plus longtemps (3 à 4 ans) en moyenne, 40 % d'entre eux ne réalisant pas de retour sur investissement avant 3 ans. 51 % enregistrent cependant un ROI en un à trois ans et seulement 9 % en moins d'un an.
31 % des clients SAP réalisent un retour sur investissement plus de trois ans après implémentation et 57 % entre un et trois ans. 74 % des clients de Microsoft Dynamics enregistrent un ROI en un à trois ans après le démarrage, alors que seuls 16 % l'enregistrent en plus de trois ans (c'est le pourcentage le plus faible) ; cette différence s'explique par la typologie des projets Microsoft Dynamics, plus orientés PME.
Coûts et dépassements de budget
L'analyse des réponses montre que le coût total d'un projet SAP est bien supérieur à celui d'un projet Oracle ou Microsoft. Les chiffres du tableau ci-dessous reflètent les coûts moyens des projets ainsi que les dépassements enregistrés par les répondants. Panorama Consulting Services précise que ces chiffres sont donnés à titre indicatif et ne peuvent en aucun cas être transposés en l'état à tel ou tel cas particulier. Il fait également remarquer que les trois éditeurs proposent tous plusieurs solutions, dont les coûts sont éminemment variables.
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On constate que des dépassements de budget existent pour les trois éditeurs, SAP présentant les différences les moins importantes entre le budget planifié et le coût effectif (8 %). Avec respectivement 15 et 14 % de dépassement, les projets Oracle et Microsoft se tiennent. L'origine de ces dépassements est multiple et peut être liée à des erreurs de l'éditeur comme de l'entreprise. Les deux raisons les plus fréquemment invoquées sont l'élargissement du périmètre initial du projet (32 %) et les problèmes techniques ou organisationnels imprévus (19 %). Ces réponses mettent aussi en lumière la complexité des logiciels des trois éditeurs ainsi que l'insuffisance chronique des ressources allouées au projet pour une gestion efficace.
Quels bénéfices ?
Panorama Consulting Services compare les bénéfices déclarés à ceux auxquels s'attendait initialement l'entreprise. 76 % des clients Microsoft Dynamics ont ainsi réalisé moins de 60 % des bénéfices qu'ils attendaient, tandis que 24 % en ont réalisé plus de 60 %. Aucun client Dynamics n'a réalisé plus de 90 % des bénéfices attendus. 63 % des clients Oracle ont réalisé moins de 60 % des bénéfices qu'ils attendaient, 37 % étant au-delà. 67 % des clients SAP ont réalisé moins de 60 % des bénéfices qu'ils attendaient, 33 % étant au-delà.
Benoît Herr