L'amphithéâtre Goethe du CNIT de la Défense était plein (soit 750 personnes) jeudi dernier pour accueillir le co-CEO américain de SAP, en visite pour quelques jours dans l'hexagone. La veille, Bill McDermott avait rencontré un certain nombre de grands patrons français et leur discours semble l'avoir mis en pleine confiance en ce qui concerne l'innovation et la croissance. "Les clients sont aussi intelligents que je le pensais. Ils comprennent SAP", a-t-il commenté. "La seule manière de maintenir une croissance permanente, c'est l'innovation. Pour cela, les dirigeants doivent se focaliser sur trois éléments essentiels : la rapidité de mise en œuvre, la simplicité, c'est-à-dire la facilité d'utilisation de leurs productions et la personnalisation, à l'instar de ce que fait un Harley Davidson, par exemple, chez qui chaque machine produite est unique".
La table ronde d'ouverture a été l'occasion pour Bill McDermott de rappeler les grands axes stratégiques de l'éditeur, HANA et plus généralement les bases de données, le cloud et la mobilité en tête. "80% de nos clients ont une politique de 'bring your own device'", a-t-il affirmé, c'est-à-dire une politique autorisant et encourageant tous les collaborateurs à venir avec leurs propres unités mobiles et à les utiliser dans le cadre de leur travail. "Il va falloir gérer ces unités en termes d'accès, d'interface et de sécurité", a ajouté Henri van der Vaeren.
Bill McDermott, co-CEO de SAP (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Le cloud : pas dans l'ADN de SAP
La récente acquisition d'Ariba par le géant allemand pour 4,3 milliards de dollars a déjà fait couler beaucoup d'encre et ce n'est pas fini ! "Nous avons beaucoup investi dans le développement du cloud dans le passé, mais ce n'est pas le domaine dans lequel nous étions les meilleurs. Ce n'est pas dans notre ADN", reconnaît Bill McDermott. "C'est la raison pour laquelle nous avons défini une stratégie de croissance externe il y a deux ans, dans un monde du cloud qui évolue très rapidement". Après SuccessFactors, c'est donc au tour d'Ariba (cf. SAP renforce sa présence dans le cloud en rachetant Ariba) de se faire racheter, un accord qui devrait être finalisé en août, d'après Bill McDermott. "Notre vision est d'aligner Ariba avec HANA, pour permettre à nos clients de bénéficier de tout le réseau inter-entreprises d'Ariba. Si l'on compte aujourd'hui quelque 3 milliards d'utilisateurs de réseaux sociaux, les réseaux inter-entreprises seront dans quelque temps un phénomène encore plus massif parce que les entreprises cherchent à innover et à améliorer leur productivité. Le monde entier y sera connecté", prédit le co-CEO de SAP.
Le deuxième éditeur de bases de données au monde
Henri van der Vaeren, DG France & Maghreb de SAP (cliquez sur la photo pour l'agrandir)
Bill McDermott estime que ce sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) qui vont définir la stratégie en matière de bases de données : "la Chine est le pays qui adopte le plus rapidement HANA et il était déjà le marché le plus important pour Sybase. Ils ne s'embarrassent pas d'un historique et n'envisagent que le futur. Ils vont de l'avant".
Rappelons que SAP se présente désormais comme l'éditeur de bases de données connaissant la plus forte croissance (cf. SAP, nouvel acteur majeur du monde des bases de données ?) et ambitionne de devenir le numéro 2 de ce marché, avec HANA et les produits de Sybase, à l'horizon 2015. "46 des 50 banques les plus importantes au monde utilisent Sybase", affirme Bill McDermott. "La donnée est au cœur de l'entreprise. Et la technologie permettant de l'exploiter au mieux renforce nos liens avec nos clients".
Benoît Herr